Caméra Nikon F - 35 mm-1969
Au moment où l’on devient adulte et que notre parcours se dessine de plus en plus clairement, certaines circonstances peuvent venir confirmer notre désir. À la suite d’une soirée de bal de fin d’année à l’école normale Ville-Marie à Montréal, ma vie a connu un gros choc qui aurait pu devenir fatal.
Nous sommes revenus à Granby tard. Après avoir manger une grosse pizza et bu du cola comme des gars de 19 ans, notre chauffeur nous ramenait chez nous.
En ce début de nuit neigeuse, dans la grosse Chrysler New Orker du papa contracteur en construction, nous suivons un copain dans sa Corvette mal adaptée pour la neige.
Soudainement la Corvette dérape et notre chauffeur décide, pour éviter de l’emboîter par derrière, de passer à côté. Il s’engage du haut de la côte sur sa gauche. Assis côté passager je ne peux que voir venir en sens opposé un véhicule qui remonte la pente. Ce sera un face à face dans lequel, sans ceinture de sécurité à l’époque, je serai propulsé dans le pare brise.
Je suis penché la tête en avant et complètement perdu. J’arrive à l’hôpital dans la voiture d’un généreux passant, la tête recouverte d’une serviette imbibée de sang.
Mon dernier réflexe avant de devenir inconscient sera d’avoir la sensation que je pars et que la mort sonne à ma porte. Être vraiment seul et ne rien pouvoir faire.
Cinquante-deux points de suture; un long trait qui suit la paupière droite et qui remonte en haut du nez entre les deux yeux en continuant dans le cuir chevelu. Ma mère sera tôt le matin dans ma chambre. Son petit gars là échappé belle.
J’ai rapidement repris mes activités avec cependant l’os frontal extrêmement sensible et plusieurs petites boules de chairs accumulées. Le résultat des points administrés façon champs de bataille. J’ai dormi quelques mois avec un œil moitié ouvert et j’ai ensuite bénéficié d’une chirurgie plastique question d’effacer au mieux ces longs traits encastrés dans ma peau. Le réveil de cette opération aura été le plus soufrant passage de cette aventure.
J’ai fait une réclamation aux assurances de monsieur le contracteur pour perte de salaire de mon emploi de gardien de piscine et pour perte de jouissance et détérioration de ma physionomie.
J’ai reçu trois mille dollars à l’époque. Pas un gros lot mais juste assez pour débuter mes études en photographie et me payer ma première caméra Nikon F-35 mm. À cet âge, on ne regarde pas en arrière. L’accident et ce qui aurait pu en découler a tourné pour moi en une chance de me lancer dans une belle aventure de création.
Nikon F- Nikon FE - Nikon FA- Nikon F60- Nikon D 90
Ma collection de Nikon
La forme de la caméra, son poids, sa couleur, sa prise en main, sa dimension, le bruit du déclenchement contribuent à l’attachement que s’en fait le photographe. Ces considérations mon conduit à une longue fidélité avec la marque Nikon.
Rencontre d'amis photographes finissants de l'école de Trois-Rivières
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